Empreintes de mes pas

On l’aperçoit à peine

Recouverte du sable de la route, elle laisse apparaître un reflet, un coin écrasé, un léger arrondi

je me baisse prestement , je l’attrape; d’un geste devenu  habituel, je tape fermement pour faire s’envoler les grains de sable

Je regarde

Cette boîte écrasée des centaines de fois par les roues des voitures, les roues des camions, les roues des charrettes, les semelles des piétons, apparaît enfin

Quelle beauté

Couleur argentée, plutôt étamée, plis replis se dessinent, se redessinent

Cette boîte qui fut canette, qui fut conserve, devenue obsolète, jetée négligemment sur la chaussée puisque inutile, m’apparaît soudain dans sa splendeur

une pointe de soudure

Elle rejoindra ses semblables si dissemblables…


Je marche sur la plage

Quelle est cette couleur bleue? Je tire sur le bout de sangle, bleu fort, clouté, enfoui dans le sable mouillé…sangle perdue d’une ancienne pirogue…bois flotté, patiné par les flots, bleu passé…morceau d’étoffe…jute déchirée

Je me baisse

Je cueille

Touches de couleurs…..


prennent forme alors:

 « Géej »( la mer),

   Féerlu »(prendre l’air ) 

« Doxantu » (se promener)

« Foofu » (là-bas).

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